La grâce de Jésus notre Sgn, l’amour de Dieu notre Père et la communion de l’esprit Saint soit toujours avec vous.

Dans l’Église, il y a trois années liturgiques : A, B, C. Elles sont à cheval sur les années civiles. Elles commencent toutes par le 1er dimanche de l’Avent (fin novembre, début décembre soit quatre dimanches avant Noël), et se terminent par la fête du Christ Roi (fin novembre).

L’Avent ouvre une nouvelle année liturgique. L’Avent, du latin « adventus », signifie venue, avènement. Ce n’est pas seulement la préparation aux cadeaux de Noël, aux fêtes de famille, à l’anniversaire de Jésus, c’est d’abord la préparation d’un Noël intérieur à chaque croyant.  C’est une marche vers Noël mais aussi (et surtout) vers paques et vers pentecôte, une marche vers la lumière de Dieu.  C’est dommage que cette année nous ne pouvons pas célébrer en communauté ce début du temps de l’Avent. Partout où nous nous retrouvons, nous sommes invités à marquer ce temps de l’Avent d’une façon ou d’une autre.

Les temps que nous vivions (entant que chrétiens) se situent entre la première venue du Seigneur il y a deux mille ans et sa seconde venue dont nous ne savons pas le moment.

Mais pendant le laps de temps entre la première venue et la 2ème dont nous ne savons pas le moment, Dieu où est-il ? Où est-il passé, le Christ ?…  J’ai envie de dire tout de suite qu’il n’est passé nulle part ; il est là, l’Emmanuel. Même au milieu de la pandémie qui nous frappe en ce moment, il est là.

         Quand on aime, on se rapproche de la personne aimée. On marche ensemble, on se rencontre au restaurant, on va au cinéma ensemble, on se donne des rendez-vous, et, finalement, si l’amour dure et se renforce, on finit par vivre ensemble. Tous les amoureux savent cela.

Les mamans et les papas se font proches de leur petit qui vient de naître… Cette proximité prend différentes formes selon l’âge des enfants, mais elle demeure l’une des plus belles formes de l’amour.

Mais il y a plus. Quand deux personnes qui s’aiment se sont fait mal comme cela arrive hélas dans la vie et qu’elles veulent oublier ce mal, qu’elles veulent se pardonner, elles se rencontrent, se parlent, se donnent la main, se serrent l’une contre l’autre, s’embrassent même. La proximité des uns et des autres est forme d’amour, de pardon.

Il y a encore autre chose. Quand une personne est en train de se noyer ou de chuter d’un précipice et qu’un sauveteur vient la libérer du danger qu’elle courait, spontanément la personne sauvée se jette dans les bras du sauveur et ils s’étreignent longuement. Ils ont besoin de se manifester cette proximité qui est une forme de reconnaissance mais aussi d’amour.

Quand l’évangéliste Jean, contemplant le grand mystère de l’incarnation de Dieu en Jésus qui est le mystère même de Noël, veut montrer que Dieu s’est fait proche de nous, il s’exclame : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » D’autres traductions disent : « Il a planté sa tente au milieu de nous. » En d’autres mots, il s’est approché de nous… pour nous montrer son amour. Il s’est approché de nous pour que nous puissions nous approcher de lui.

          Mais s’approcher de Dieu, ce n’est pas simplement s’éloigner du mal. C’est aussi « nous revêtir pour le combat de la lumière », c’est nous mettre en marche vers la lumière, c’est « revêtir le Christ ». C’est rester en Attente. C’est aussi veiller !

Jésus nous invite à veiller afin d’être capable de le reconnaître et de l’accueillir quand il se manifeste dans le quotidien de nos vies. Dans l’évangile, Jésus évoque l’image du voleur qui vient percer le mur de la maison. Cette image nous ouvre à une réalité nouvelle. Lorsque je veille dans une attitude d’accueil et d’ouverture, je laisse Dieu percer quelque chose du mur de mon indifférence, de mon égoïsme, de mon train de vie ordinaire. Et ainsi de l’air frais vient oxygéner mon intérieur, mon cœur, mes valeurs, ma vie entière.

Soyons attentifs aux signes des temps et reconnaissons à travers une invitation, une interpellation, un ami, un signe de Dieu. Tenons-nous prêts en nous préparant intérieurement, en jetant l’inutile et en nous attachant à ce qui importe vraiment.  Tenons-nous prêts en entrant en contact avec l’autre et en apprenant à aimer. Tenons-nous prêts en transformant nos paroles et nos actes en outil de paix et de bienveillance.

         Quand il reviendra, il nous dira – rappelez-vous – ” j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade et vous m’avez visité ; j’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi ! “

Voilà ce qui donne sens et valeur à ma vie. Voilà ce qui donne sens à toute l’histoire de l’humanité. Une solidarité vécue, concrètement, quotidiennement, avec tous les exclus et tous les petits de notre monde. ” Christ est venu “ : il a commencé. ” Christ reviendra “ : il nous demandera des comptes. “ Christ est là “ : apprenons à le reconnaître.

                  Bon temps de l’Avent  à tous !